Un programme conçu avec We Demain

Osons la révolution, c’est l’espace dédié à la révolution citoyenne en marche, là où “l’empowerment” règne. C’est un petit carré divergent, résistant, au sein du Grand Palais et du forum-exposition Osons la France.

Pendant que le monde “d’hier” se bat pour faire perdurer les mythes d’une croissance perdue, We Demain et Osons la France donnent la parole au monde de “demain” et aux «complo-ptimistes» : ceux qui, aujourd’hui déjà, pensent, vivent et travaillent autrement.

Pour changer leur vie, l’économie et la société, ils n’attendent plus l’État ni les banques. Simples citoyens, élus, entrepreneurs, associations reprennent le pouvoir sur la ville, l’énergie, la santé, la gouvernance, l’alimentation, leurs occupations. Ils sont le monde de demain. Leurs armes ? Internet, les réseaux sociaux, les plateformes collaboratives, les nouveaux lieux d’innovation (fablabs, hackerspaces…)

Osons la révolution, c’est un voyage sur les routes de la révolution citoyenne, aux côtés d’une armée de révolutionnaires qui ont repris leur destin en mains. C’est le fil conducteur proposé par WE DEMAIN pour guider la journée du 4 octobre et la matinée du 5 octobre.

Tous producteurs d’énergie

Si la France reste en retard en matière d’énergie renouvelable, certaines communes sont déjà sur la voie de l’autonomie, comme Béganne, en Bretagne, où 1 000 citoyens ont financé leur parc éolien. À Grande Synthe, en banlieue de Dunkerque, le maire a atteint son objectif d’alimenter 100 % des bâtiments publics par les énergies renouvelables. De son côté, Grégory Lamotte et sa startup Comwatt entendent rendre chaque maison productrice de sa propre énergie. Son invention : un boîtier qui synchronise la consommation électrique des foyers avec la production des panneaux solaires. L’objectif, alors que les prix du solaire ne cesse de fondre : s’affranchir du réseau national !

Qui peut arrêter l’économie collaborative ?

Quelle entreprise peut aujourd’hui s’estimer à l’abri de la vague de la sharing economy ? Chacun peut aujourd’hui devenir taxi avec Uber, restaurateur grâce à Super Marmite, hôtelier avec AirBnB, loueur de voitures grâce à OuiCar, gardien de meubles avec Je Stocke, gérant de lavomatique grâce à La Machine du voisin… Quels seront les prochains secteurs économiques “disruptés” ? Le récit des acteurs de cette révolution et l’analyse d’Antonin Léonard, co-fondateur de OuiShare, réseau européen de l’économie collaborative.

En route vers une nouvelle industrie (2 sessions)

L’impression 3D d’objets à domicile ou au coin de la rue, c’est maintenant. Et demain, grâce à la fabrication numérique et l’Internet des objets, ce sont des secteurs entiers de l’industrie qui pourraient être relocalisés. Déja, de simples citoyens reprennent le pouvoir sur l’innovation et la fabrication dans les fablabs, hackerspaces et autres biohackerspaces. Comme Nicolas Huchet, un jeune rennais amputé de la main qui s’est fabriqué une prothèse robotisée low cost grâce à l’impression 3D.

Le citoyen reprend aussi la main sur la production alimentaire. Grâce à la Ruche qui dit oui, 850 relais locaux ont été créés en France par de simples citoyens ces trois dernières années, mettant en relation consommateurs et agriculteurs locaux. En matière de logement aussi les choses bougent : l’habitat collaboratif se développe de Paris à Strasbourg. Il voit des citoyens se réunissent pour construire et habiter de nouveaux immeubles.

Vous ne travaillerez plus jamais comme avant

Fini le management vertical, place à l’auto-organisation ! Chez Poult, une biscuiterie industrielle de Montauban, on pratique un nouveau management : organisation horizontale et prises de décisions collectives. Les résultats économiques suivent, autant que ceux de la startup rennaise Digitaleo, récompensée pour ses îlots de salariés auto-organisés. Et demain, tous patrons ? C’est le principe de Coopaname, la première coopérative d’emploi en France et ses 600 associés. La révolution du travail passe par celle des études. À Paris, l’école 42, qui forme des codeurs avec ou sans bac, en est l’incarnation : pas de prof, pas de diplôme. Alors que l’école de demain est née, des établissements plus anciens font leur mutation, comme HEC, qui forme à l’entreprenariat social une jeunesse de plus en plus désireuse de donner du sens à son travail.

Tous banquiers !

Le rapport à l’argent change. Monnaies virtuelles créées par de simples citoyens et accessibles à tous, le Bitcoin, et maintenant l’éther, permettent de payer et d’échanger de l’argent et de payer sans banque, sans frontière. Dans le même temps, les monnaies locales complémentaires essaiment, partout en France, à l’initiative d’associations : Abeille, Sol, Violette, Luciole… L’objectif, proposer une alternative complémentaire à l’euro et stimuler les échange au niveau local. Et pour financer un projet, une entreprise, plus besoin des banques : la foule s’en charge grâce au crowdfunding, secteur dans lequel la France est numéro 1 européen.

Vers une gouvernance citoyenne 2.0

Et si l’on arrêtait d’attendre que les décisions viennent d’en haut ? À Saillans (Rhône-Alpes), les citoyens ont pris le pouvoir aux dernières municipales. La commune se retrouve autogérée par ses habitants. Plus haut dans la pyramide du pouvoir, Armel Le Coz et son collectif “Démocratie ouverte” conduisent des citoyens à l’Assemblée, où ils ont participent à l’écriture de la loi. Pierre angulaire de cette prise de pouvoir, “l’open-data”, l’ouverture des données, fait l’objet de nombreuses initiatives en France. Le point sur la question avec Romain Lacombe.

Conclusion : La révolution citoyenne est en marche. Comment les pouvoirs en place doivent-ils s’adapter à la nouvelle donne ?