Après la révolution des télécoms, la révolution de l’énergie avec Comwatt

Capture decran 2017 12 26 a 18.52.30
Un nouveau souffle pour l’autoconsommation photovoltaïque avec Comwatt
26 décembre 2017
Fotolia 24594337 Subscription XXL 612x300 1
Comment veiller au bon fonctionnement de son installation photovoltaïque ?
8 janvier 2018

Après la révolution des télécoms, la révolution de l’énergie avec Comwatt

Publié le 4 janvier 2018 - Mis à jour le 3 mai 2024

Cet article est un interview de Grégory Lamotte réalisé par Michel Cochet, le rédacteur en chef de la revue des Alumni Telecom Paritech

La Rédaction : Monsieur Lamotte, pouvez-vous rappeler la genèse de Comwatt ?

Grégory Lamotte : Ingénieur spécialiste de l’environnement de formation, j’ai travaillé ces quinze dernières années au sein d’entreprises actives dans les énergies renouvelables et principalement dans le Solaire, des filiales de groupes étrangers en France : Siliken (Espagne) puis Tritec (Bâle).

Cette expérience m’a permis d’établir des contacts en Europe et dans le Monde et de prendre conscience de l’importance et des caractéristiques des énergies renouvelables. Depuis quelques années, en France, la réglementation a commencé à évoluer et il est apparu ainsi de plus en plus possible de pouvoir profiter d’un environnement favorable.

Si, dans le domaine photovoltaïque, l’Allemagne a gagné la première bataille en fournissant toutes les machines-outils qui fabriquent les cellules solaires, la seconde bataille est numérique et la France devrait être bien placée pour se placer en tête.

Les solutions Comwatt sont ainsi nées de cette idée d’introduire les technologies numériques dans l’énergie aux fins de reporter les consommations plutôt que d’adapter la production à la demande d’énergie tel que cela se passe encore maintenant.

L.R. : Quelles sont les évolutions dans le domaine de l’énergie et plus particulièrement dans celui de l’énergie photovoltaïque qui vous ont fait développer ce concept?

G.L. : La tendance est vers des énergies de plus en plus décentralisées (au plus près des consommations) et de plus en plus en plus renouvelables (photovoltaïque et éolienne). Le problème que cela va générer est une désynchronisation entre l’offre et la demande d’énergie. Les technologies que Comwatt développe sont une réponse à ceproblème. Ainsi dans un avenir proche, pour un consommateur, il va devenir aussi important de consommer au bon moment que de consommer moins.

Premièrement, j’ai constaté la baisse du coût des cellules solaires qui suit depuis plus d’une quarantaine d’années la loi de Swanson (comparable à la loi de Moore mais pour le solaire) : tous les 20 mois, la capacité de production est multipliée par deux quand le coût baisse de 20%. Alors qu’il y a dix ans, le solaire était l’énergie la plus chère, elle devient maintenant la moins chère. La preuve en est un récent projet gagné au Chili où pour un PPA (contrat privé entre un producteur et un consommateur) sans subvention, le solaire a proposé 26 €/MWh alors que le charbon proposait 50, le gaz 65. Le Nucléaire n’avait pas répondu mais les EPR Anglais vont produire une électricité à 110 €/ KWh lors de leur mise en service, dans 10 ans. Dans moins de dix ans, le prix de 10 €/MWh devrait être obtenu avec du solaire, soit 10 fois moins cher que le nucléaire.

Ensuite, il devient de plus en plus difficile de financer les centrales à charbon et les lignes de transport de l’énergie car le coût du transport (qui représente aujourd’hui 50% de la facture hors taxe d’un particulier) est considéré comme ne devant pas baisser dans les prochaines années. Il rend ainsi trop chères toutes les énergies centralisées (charbon et gaz par exemple). Par exemple, en Australie le transport du courant coute 100 €/MWh alors que produire sur place en autoconsommation solaire ne coute que 80 €/MWh. Donc, même si le charbon baisse à 0€/Tonne, le coût pour un consommateur ne pourra jamais descendre en dessous 120 à 130 €/MWh, ce qui est déjà plus cher que le solaire.

Le même phénomène s’observe aussi dans l’éolien mais avec une contrainte de taille : celle du gigantisme des éoliennes de la prochaine génération qui conduira à les implanter loin des centres de consommation et donc, pour elles aussi, à nécessiter des réseaux de transport coûteux.

La seule énergie qui s’affranchira des coûts de transport est le solaire car un panneau solaire peut s’installer partout. D’où l’idée de généraliser son utilisation en essayant de s’affranchir au maximum de la nécessité de stockage dont le coût est encore prohibitif (200 € le MWh !).

L.R. : Pouvez-vous nous expliquer succinctement les mécanismes mis en œuvre par vos solutions ?

G.L. : Nous appliquons le principe selon lequel il sera plus important de consommer au bon moment quand l’énergie est disponible et peu chère. Pour cela, il faut, tout d’abord, améliorer l’efficacité énergétique.

Ensuite, il faut aller chercher l’énergie en fonction de son coût et de sa disponibilité (LCOE et LCOS). C’est alors que les technologies numériques vont venir à notre aide. Ainsi, nous avons développé une solution qui, grâce à ses algorithmes, au Big Data et au machine learning va commander la mise en service des équipements tout en garantissant la même qualité de service.

Pour le chauffage électrique (de nouveau rentable) et pour la climatisation, l’utilisation de l’inertie thermique permet d’obtenir un maximum de souplesse. Pour l’eau chaude sanitaire, le cumulus (il y en a 15 millions en France !) est ensuite le premier dispositif de stockage réparti. En apprenant, le mode de vie des clients, il suffit d’alimenter le cumulus pendant 3 ou 4 heures selon la consommation, pour que l’eau chaude soit disponible en quantité suffisante au moment de son utilisation, les pertes sont faible, seulement quelques degrés par 24h uniquement.

Pour les lave-linges et lave-vaisselles, il faut commencer par les raccorder sur le circuit d’eau chaude ou de décaler leur mise en route. Tandis que les réfrigérateurs, congélateurs A+, porte fermée, ont une autonomie de 25h : il est possible de stocker du froid la nuit pour réaliser une courbe de consommation asymétrique nuit/jour.

De cette manière, 80 % des consommations sont possibles à déplacer. Notre solution réalise ces déplacements qui, sans elle, permettent d’économiser uniquement 20 % des demandes au « réseau ». Avec l’installation de la box Comwatt, il est possible d’arriver à 70 % de réduction des demandes au « réseau ».

L.R. : Quel est votre « Business Model », quelle est votre base installée et quels sont vos objectifs ?

G.L. : Nous développons plusieurs offres : vers les clients individuels et maintenant aussi vers les « Utilities ».

Pour les clients individuels, le site de Comwatt permet de faire une simulation puis il propose une mise en relation avec des partenaires : électricien/énergéticien qui va procéder à l’installation de la Box et des panneaux solaires ou un installateur pour la Box seule. Une installation typique prend 30’ et le retour sur investissement se fait sur trois à quatre ans sans solaire et en sept ans avec des cellules solaires (garanties 25 ans avec entretien presque nul). Seul l’onduleur devra être à remplacer tous les 10 ans.

 Actuellement, nous avons 5 000 sites installés principalement au sud d’une ligne Bordeaux-Lyon. Notre objectif est d’atteindre 25% du marché Européen dans dix années. Si la demande s’accélère, nous pouvons installer très rapidement 1 million de clients, grâce à notre Big Data automatiquement adaptable.

Ainsi, nous avons développé une solution qui, grâce à ses algorithmes, au Big Data et au machine learning va commander la mise en service des équipements tout en garantissant la même qualité de service.

Pour les clients « Utilities », leur intérêt vient de la possibilité d’optimiser au mieux le dimensionnement des réseaux en déplaçant les pics de consommation et en interrompant certaines charges pour éviter d’investir dans des réseaux nécessaires que quelques heures par an. Il leur est alors possible de proposer de nouveaux services d’effacement avec des modes de rémunération proposables aux clients ayant participé.

L.R. : À quelles technologies faites-vous appel ? Et quels développements visez-vous ?

G.L. : Nos métiers sont ceux du Big Data, de l’IOT et du Machine Learning. Le software est installé dans les Box, dans le Cloud et dans votre terminal (smartphone). Pour le Hardware, nous avons sélectionné des partenaires globaux pour la fourniture des composants et nous effectuons à Montpellier l’intégration (environ 3’ par box) et le test unitaire avec des automates.

Notre démarche s’inspire de la méthode agile. Nous voulons en permanence ajouter de nouvelles fonctionnalités. Dans une première étape, nous pensons à nous adresser à l’autoconsommation collective. Les échanges devront être certifiés et l’utilisation de la technologie Blockchain le permettra.

La Box va suivre en permanence l’évolution de la réglementation et les contacts avec les Utilities devraient aussi l’enrichir en permanence.

 

 

Vous pourriez aimer