Un nouveau souffle pour l’autoconsommation photovoltaïque avec Comwatt

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Un nouveau souffle pour l’autoconsommation photovoltaïque avec Comwatt

Publié le 26 décembre 2017 - Mis à jour le 3 mai 2024

Article de Hugo Leroux, publié le 18/12 dans les cahiers techniques du bâtiment  : article en lien

Des décrets récents apportent un cadre légal et des incitations financières à l’autoconsommation d’électricité photovoltaïque. Un changement qui pourrait bouleverser la manière de consommer l’énergie. Exemple avec les premiers projets engagés.

Des panneaux photovoltaïques en toiture, une production intégralement injectée sur le réseau public et vendue à un tarif préférentiel garanti sur vingt ans : tel était, jusqu’à présent, le principe quasi-systématique des installations solaires dans le bâtiment. Mais ce modèle pourrait disparaître sous l’effet de la baisse des tarifs de rachat avec, par conséquent, une rentabilité de plus en plus difficile à trouver.

À la place, les projets d’autoconsommation, dans lesquels la production d’électricité profite en partie ou intégralement au bâtiment hôte, pourraient se multiplier. Et pour cause : le tarif du réseau semble voué à augmenter sous le triple effet de l’opération « grand carénage » du parc nucléaire, chiffrée à 55 Mrds €, de la modernisation du réseau et de l’intégration continue des énergies renouvelables.

Dans le même temps, le prix des panneaux photovoltaïques connaît une chute vertigineuse et ininterrompue ces dernières années : de 4 €/Wc au début des années 2000 à environ 0,50 €/Wc aujourd’hui.

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L’Acti’Parc des Sables à l’Étang salé, à La Réunion, mis en service par la Semader (Société d’économie mixte d’aménagement et de développement de La Réunion), dispose d’une installation de production d’énergie solaire de 31,2 kWc en autoconsommation avec stockage.

Vers 10 000 nouvelles installations par an

Avec 14 000 clients répertoriés en juin 2017 en autoconsommation, le gestionnaire de réseau En-edis prévoit ainsi une croissance de 10 000 nouvelles installations par an. La parité de production est déjà d’actualité dans le Sud de la France où le kWh photovoltaïque peut revenir à 0,12 €, contre 0,15 €/kWh TTC pour le réseau… Surtout, l’arrêté tarifaire du 10 mai 2017 publié au Journal officiel fixe, pour la première fois, des subventions aux installations en autoconsommation (lire ci-contre), pour les installations de moins de 100 kWc. Signe qui ne trompe pas, les énergéticiens EDF ENR et Engie ont ainsi proposé des offres à destination des particuliers. Bien que consommant de manière très discontinue – principalement le matin et le soir -, ces derniers peuvent couvrir jusqu’à 35 % de leurs besoins électriques. Voire 45 % en décalant certaines consommations en journée (machines à laver, chauffe-eau électriques, etc… ). Des systèmes de box développés par les énergéticiens, des start-up – comme la montpelliéraine Comwatt – ou des acteurs de la domotique permettent notamment de mieux piloter ces consommations.

LES TARIFS DE RACHAT

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Photovoltaïque autoconsommé ou revendu sur le réseau ?
Le nouvel arrêté tarifaire photovoltaïque pour les installations inférieures à 100kWc, publié au Journal officiel le 10 mai 2017, marque plusieurs nouveautés : 1 – La fin progressive de l’intégration systématique au bâti (IAB) – jusqu’ici favorisée – avec une prime dégressive par trimestre jusqu’à disparition en septembre 2018. Les tarifs seront alors alignés avec ceux des installations en surimposition ou au sol. 2 – Une prime pour les installations en autoconsommation et pour le rachat des kWh autoconsommés. Aucun dispositif n’existait pour favoriser l’autoconsommation jusqu’ici. 3 – L’obligation que l’installateur soit qualifié « RGE » pour bénéficier du tarif d’achat et de la prime d’autoconsommation.

 

Tertiaire, industrie ou grande distribution proches des 90 %

Les gros acteurs, qui achètent leur électricité sur le réseau à des tarifs plus abordables (0,07 à 0,09 €/kWh TTC), peuvent aussi y trouver un intérêt : « Les industries, les bâtiments tertiaires ou les supermarchés ont un profil de consommation plus en phase avec la production photovoltaïque que le résidentiel, de par l’usage d’équipements, d’éclairage ou de meubles frigorifiques en journée », détaille Éric-David Emsallem, directeur d’Apex Énergies.

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Quelque 97% de l’électricité produite par les ombrières photovoltaïques du centre Auchan Dardilly (69), conçues par Helexia, sont autoconsommés.

En dimensionnant l’installation au plus juste pour limiter l’investissement, des taux d’autoconsommation allant jusqu’à 90 % peuvent être atteints. « Techniquement, pour le propriétaire du site et du point de vue de l’installation, l’autoconsommation ne change rien. Il ne se rendra pas compte si les électrons proviennent du toit ou du réseau… La seule différence sera au niveau de la facture, car moins d’électricité sera soutirée du réseau en cas d ‘autoconsommation », précise Aymeric Barret, responsable du bureau d’études Tecsol.

Pour doper le marché, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a lancé, depuis septembre 2016, des appels d’offres trimestriels pour les installations de plus de 500 kWc, avec, à la clé, des subventions sur l’équipement et sur les kWh autoconsommés. Par exemple, la PME de plasturgie Ad Majoris, qui figure parmi les premiers lauréats dans un projet mené avec EDF ENR, devrait ainsi couvrir, selon le journal Les Échos, autour de 10 % de sa facture grâce à la couverture d’un tiers de sa toiture de panneaux photovoltaïques, pour un retour sur investissement estimé à onze ans.

« L’intérêt pour les clients est aussi de sécuriser une partie de leur approvisionnement énergétique sur vingt ans, dans un contexte de renchérissement de l’électricité réseau », relève Clément Goubert, ingénieur à la Direction productions et énergies durables (DPED). Si ce système d’appels d’offres prendra fin en 2020, les subventions devraient, à terme, être rendues inutiles par la baisse continue du coût des installations solaires.

Le levier du collectif

Dans l’intervalle, un autre bouleversement reste à venir : celui de l’autoconsommation collective. Son cadre réglementaire a été fixé, pour la première fois, par le décret du 30 avril 2017. L’idée est de répartir l’électricité photovoltaïque entre plusieurs habitants d’un même immeuble, ou qu’un bâtiment bénéficiant d’une orientation favorable au solaire puisse alimenter des logements ou des bureaux voisins.

Enedis participe ainsi à une dizaine d’expérimentations allant dans ce sens, comme celle de Perpignan (lire page suivante). Les utilisateurs doivent alors s’organiser sous la forme d’une personne morale contractualisant avec le gestionnaire de réseau. Par ailleurs, les possibilités d’échange d’électricité sont limitées à l’aval de la borne basse tension, donc à l’échelle du pâté de maison ou du quartier.

Enfin, un tarif d’acheminement de l’électricité similaire à celui que paient les gros producteurs (Turpe), mais adapté aux petites quantités, sorte de « micro-Turpe », sera défini d’ici à 2018. Pour Enedis, il s’agit de s’assurer que ces échanges d’électrons verts « privés » transitant par le réseau public ne nuiront pas à son équilibre et contribueront à ses coûts d’entretien.

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